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Z2 Coms et Recherches de Zighcult
10 avril 2006

Informations sur la ceinture portée pendant la grossesse par les kabyles

Posté par kenza, dimanche 9 avril 2006 à 18:02

demande d'informations

bonjour
je fait une recherche autour des rites de passage dans la culture kabyle
j'en suis a la naissance
et je voudrais avoir des informations a propos de la ceinture que la femme kabyle porte autour de la taille pendant la grossesse
si vous pouvez m'aidez contactez moi sur mon mail   kenzusk@yahoo.fr

merci 

°°°000°°°

Réponse: jubilacion, lundi 10 avril 06,12:00

Bonjour Kenza:
Je n'ai personnellement aucune connaissance précise à ce sujet mais voilà ce que je peux indiquer, deux extraits
où l'on peut se faire une petite idée du pourquoi la ceinture et du quand ceinture ou pas:

extrait:

Le mois de yennayer est marqué par le retour sur terre des morts porteurs de la force de fécondité. Durant la fête, les femmes kabyles ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité. Celles transgressant la règle subiraient le sortilège de la stérilité.
"Imensi n yennayer" nécessite des préparatifs préalables. Chez les Chaouis et les Kabyles, la veille, la maison est méticuleusement nettoyée et embaumée à l’aide de diverses herbes et branches d’arbres (pin, etc.). Elle ne le sera plus, durant les trois jours suivants sinon le balai de bruyère, confectionné pour la circonstance par les femmes lors de leur sortie à la rencontre du printemps (amagar n tefsut), blesserait les âmes errantes. On procède au changement des pierres du kanun (inyen n l’kanun). Tous les gestes accomplis pendant la fête se font avec générosité et abondance. Les "yennayéristes" s’estiment recevoir, par leurs actions, la bénédiction des forces invisibles circonscrivant chez le berbère son univers de croyance.

et:

extrait:

La deuxième phase de la vie d’une femme : la femme enceinte ou la potière de l’enfant.

Comme la terre dispensatrice de la vie sur terre, la femme enceinte ressemblait aux profondeurs souterraines d’où naît la vie. Elle était comparée à la terre gonflée par les épis du printemps. Elle était représentée comme un jardin qui gonfle dans ses produits. Pour cette raison, on l’associait aux cucurbitacées (pastèques, potirons, melons et courges) qui évoquent le ventre féminin et qui comme lui ont la faculté de se gonfler. Le ventre maternel se retrouvait d’une façon analogue dans les Ikoufenes (réserves de céréales du « ventre » de la maison), les cruches, les calebasses à lait et les couffins qui ont la faculté de gonfler et de se vider. La valorisation positive du ventre de la femme met en relief l’importance dans la pensée kabyle de la fonction procréatrice féminine dans la phase de la gestation qu’est la grossesse. Encore de nos jours, lorsqu’on veut remercier ou honorer une personne, les vieilles gratifient celle-ci de la formule: ”Que louanges soient faites au ventre qui t’a porté”.

L’analogie entre la terre fertile et la femme enceinte apparaissait clairement en Kabylie dans les interdits et les rites qui les entouraient : ils étaient identiques. La culture de la terre était accompagnée dans l’exemple du cycle des jardins par des gestes rituels semblables à ceux qui s’adressaient à la femme et à son enfant. La nature corporelle de la femme grandissait en même temps que la végétation(8).

Le jardin intérieur de son corps était confondu à son jardin qui fleurissait. A la maturité des plantes par exemple, lorsqu’elle franchissait son potager en fleurs pour la première fois, la jardinière devait rituellement dénouer sa ceinture dans un recueillement intérieur de silence. Si elle ne le faisait pas, elle risquait d’entraver sa croissance. La femme kabyle ne simulait pas une grossesse, elle la vivait corporellement et la confondait réellement avec celle de la terre cultivée. C’est à partir de cette idée fondamentale qui associe la vie du ventre d’une femme à celle de la croissance des plantes, qu’il est possible en retour de comprendre le sens des interdits que devait respecter la femme enceinte en Kabylie. Ces interdits étaient très significatifs en ce qui concerne le travail avec la terre pure, c'est-à-dire la confection des poteries. ”Les petites filles non pubères peuvent accompagner leur mère, mais les femmes enceintes et celles qui sont en période cataméniale ne peuvent toucher à l’argile fraîche. De même les potières éviteront de croiser sur leur route un femelle gravide ou une femme enceinte.” (9) Une Kabyle enceinte ne devait pas travailler la terre parce que la modeler revenait d’une façon analogue à transformer la vie de l’enfant qu’elle portait. Elle évitait aussi de blanchir, de crépir, de décorer les murs de sa maison ou de modeler des objets de poterie, car cela aurait eu une influence sur sa santé et celle de son enfant. Elle pouvait cependant le faire, si elle s’en sentait capable, en s’armant de précautions particulières. Avant de crépir la maison par exemple, elle devait façonner avec la même terre un sanglier qu’elle posait sur le linteau de la porte. La puissance de la force représentée dans cet animal éloignait le mauvais sort à la fois de la maison et de son intimité corporelle.

Dans la première phase de la vie de l’enfant dans le ventre de sa mère, des puissances négatives pouvaient entraver sa formation. On croyait et on croit encore de nos jours que la stérilité n’est pas causée par la femme qui par nature est féconde. L’impossibilité de devenir mère était toujours provoquée par des forces surnaturelles. Il fallait donc la combattre avec des rites magiques qui faisait intervenir le pouvoir des forces naturelles. Cela explique le culte des eaux et des grottes qui rappellent le ventre maternel et qui sont capables de redonner à la femme le pouvoir de redevenir mère.

La phase de la grossesse était capitale selon la pensée et la réalité kabyle car elle représentait les racines de la vie de tout humain dans les profondeurs cachées du ventre de la mère. Omettre cette phase primordiale de la vie d’un enfant signifie aussi évincer la fonction de la femme en tant que source et poursuite de la vie du genre humain. Chaque Kabyle était élevé dans l’amour inconditionnel envers sa mère. C’est ainsi qu’il faut comprendre la phrase suivante qui indique que tout être humain doit sa vie à une femme : « La femme porte la vie de l’homme - mari, frère ou père » du défenseur de son honneur dans son giron. »(10).

Les gestes et pratiques ancestrales qui entouraient l’accouchement de la mère et celui de l’enfant n’étaient pas des rites de séparations mais d’union. Ils sont respectés encore de nos jours afin de montrer qu’ils sont indissociables l’un de l’autre. Il en est autrement dans les sociétés occidentales, dans lesquelles la naissance d’un enfant est surtout comprise comme une séparation et un délivrance du corps maternel.

La naissance en Kabylie se déroulait toujours en secret dans la maison et demandait le plus souvent l’aide d’une ou de deux femmes. L’accouchement rituel sur le sol se retrouve partout. La femme kabyle accouchait assise pour déposer au sol le nouveau-né et cette coutume était encore la règle générale dans les années cinquante. L’accoucheuse ou une autre femme d’expérience, qui pouvait être la belle-mère ou la mère la soutenait par derrière à même le corps en la retenant à l’aide de ses deux mains ouvertes, qui servaient de siège. Cependant, à la différence d’autres civilisations, la femme placée devant elle ne lui présentait pas son dos mais sa face et lui servait d’appui. Le miracle de la transformation de la vie féminine, révélé en secret à chaque femme enceinte, se poursuivait secrètement à l’accouchement dans un rituel collectif.

Les femmes kabyles vivaient entre elles l’aspect sacré de leur création. Elles partageaient ensemble le destin ancestral de leurs mères et surtout le mystère du fondement de la vie sociale : « ce mystère ancestral, qui crée une véritable communion entre toutes les représentantes du sexe féminin, est le fondement même de la vie sociale.”(11).

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Je vous laisse tirer vos conclusions dans votre étude fort interessante sur ces rites de passages, d'après ces deux extraits ci-dessus trouvés sur des sites net.
Si jamais je trouvais davantage dans mes études livresques, je vous le transmettrai. Ainsi que tout renseignement déposé ici per des lecteurs de passage.

Vous pouvez également consulter si ce n'est déjà fait, dans vos recherches, tout ce site

Si vous aviez déjà ces renseignements, désolée de ne pouvoir vous dire plus actuellement...

Bonne continuation dans vos recherches et travaux.

°°°000°°°

Réponse de Kenza 10/04/2006 21:03

je vous remercie pour toutes ces reponses

elles m'on ete tres utiles

seulement je tient a preciser une info

il semble que la femme enceinte porte une ceinture pendant toute ca grossesse qui lui sert a s'acrocher a l'accouchement voila pouvez vous me confirmer ca

merci

°°°000°°°

Réponse de Jubilacion 10/04/2006 22:43

Non je ne peux vous le confirmer, l'accouchement est décrit dans le deuxième extrait que j'ai recopié, et là vous pouvez voir que la femme est assise, qu'elle s'appuie sur la femme placée devant elle, face à elle. Et l’accoucheuse ou une autre femme d’expérience la soutient par derrière à même le corps en la retenant à l’aide de ses deux mains ouvertes, qui servent de siège.

Nulle part est évoquée la ceinture comme servant à s'accrocher.

Il est évident qu'une femme entrain d'accoucher en plein champ, et seule, puisse se servir de sa ceinture pour s'accrocher! ou l'ayant accrochée puisse s'en servir comme point d'appui ou de traction pendant l'effort.

Si quelqu'un vous a parlé de la ceinture comme point d'appui ou d'anchrage à l'accouchement, requestionnez-le plutôt. Pourquoi dites-vous "il semble que"?

Pour moi, il semble que la femme enceinte puisse porter cette ceinture symbole en outre de la fertilité, pour soutenir son ventre et le foetus. Mais qu'elle l'ote lorsqu'elle pénètre dans un jardin en fleurs, ainsi que pendant les fêtes consacrées à Yennayer, le nouvel an amazigh. Quoiqu'étant déjà fertile puisqu'enceinte, elle ne risque pas l'infertilité! du moins pour cette fois là, mais peut-être d'entraver la bonne croissance et formation de l'enfant en elle.

Voilà tout ce que je peux vous dire, mais si un jour ou l'autre, je découvre autre chose concernant cette ceinture et la naissance, je vous le transmettrai.

Amicalement à vous

°°°000°°°

Vous avez d'autres connaissances et précisions à apporter à ce sujet ?

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